Heureux l’homme qui est l’instrument de l’esprit
L’esprit du bois dirige la main du sculpteur
L’esprit du fer dirige la main du forgeron
L’esprit de l’or dirige la main de l’orfèvre
L’esprit de la lumière dirige la main du peintre
L’esprit de l’harmonie dirige la main du musicien
Heureux l’homme qui est l’instrument de l’esprit.
La conception de l’univers dans la cosmogonie Vodou
Dans la tradition du vodou, l’initiation est la transmission de la conception de la relation privilégiée que l’espèce humaine entretient avec son environnement : la terre des hommes, l’eau, le feu, l’air et, leur fusion, une vie harmonieuse. C’est ce que nous appelons aujourd’hui l’écologie ou encore le développement durable. La vie de relation suppose qu’un système original d’échanges s’établisse entre l’individu et le milieu. Nos désirs et souhaits, nos ambitions et aspirations se manifestent à travers l’énergie que nous déployons à l’œuvre pour la survie de notre espèce, ce sont des vibrations ondulatoires similaires à celle du serpent mythique de l’initiation à la création. Dans cette tradition, l’homme est un élément de l’écosystème qui participe à l’ontogenèse. L’énergie et le mouvement sont au cœur de la matière et de la création.
Les Fons du Dahomey (actuelle République du Bénin) disaient que le serpent initiatique était si vieux qu’il existait avant la création de la terre. Sous l’aspect du serpent divin Aïdo-Hwedo « l’énergie » était au service de la divinité créatrice Mawu. Celle-ci se déplaçait dans la gueule d’Aïdo-Hwedo qui la menait où il désirait. Les ondulations du serpent marquaient ce que créait la divinité, ce qui explique que la terre soit creusée de fleuves sinueuses, de vallées profondes et de pensées abruptes.
Le serpent initiatique
Huile sur toile – 1992 – Haut. 150 cm x larg. 60,5 cm
©ADAGP/THOMAS KOUNDE
L’œuvre crée par la divinité créatrice Mawu « l’unité dans la diversité » avait la forme d’une immense sphère, une tête symbolisée par une calebasse ouverte en deux, la moitié supérieure contenait le ciel, le soleil et la lune, la moitié inférieure contenait les eaux sur la laquelle flottait la terre. Ces deux moitiés se joignent à l’horizon où la mer et le ciel se touche en un lieu fabuleux que nul ne peut atteindre, aussi loin qu’il navigue. Dans sa grande sagesse, Mawu « la divinité créatrice » ordonna à Aïdo-Hwedo « Le serpent initiatique » de se glisser sous les eaux et de s’enrouler en un cercle parfait, la queue dans la gueule.
A l’aube du monde, le Créateur enroula le serpent sacré autour de la sphère divisée en deux pour fixer l’une à l’autre, les deux moitiés.
Dans cette représentation du monde, le Serpent initiatique des profondeurs de la terre à rendez-vous avec l’oiseau qui vole dans le ciel, de cime en cime, de branche en branche, de continent en continent..
L’œuvre humaine représente la trame à tisser au cours de l’existence, en suivant l’exemple du serpent initiatique. L’énergie représente ce fond sur lequel se détache l’œuvre. C’est un ensemble des fils entrelacés sur la chaîne qui constituent le tissu de notre existence.
Le créateur se déplace dans la gueule du serpent initiatique « l’énergie » qui le mène où il désire. La tête du serpent c’est le cœur de l’homme.
Le serpent, c’est une énergie qui circule. Les ondulations de l’énergie marquent le geste du créateur; il s’agit du sang qui coule dans nos artères et nos veines et qui émane du cœur. Ce qui explique que la création manifestée, la matière soit creusée d’énergies sinueuses et de sens profond. La physique a bien découvert l’énergie sous la matière, les ondes et leurs variations.
La forme de l’Univers dépend du rayonnement de cette énergie primordiale Aïdo-Hwedo, de l’esprit du créateur et de la création.
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