Entrons ensemble dans l’intimité de la cosmogonie Vodou pour découvrir ce que cache ce monde dans lequel prend forme le masque. Avec un vécu mouvant qui oscille entre chants et danses, rites d’initiation, transmission de savoir et de savoir faire, l’esprit de la création: un ensemble des mythes décrivant la naissance de l'univers, l’énigme que constitue l’existence humaine, l’initiation aux lois de la vie et au sacré, tel est le fruit du travail pictural livré ici à travers la présentation d’œuvre sur l’identité de l’initié et le Masque.
… Les thèmes qui sont abordés dans mes oeuvres se sont ébauchés dans mon enfance. Ils concernent d’une part les contenus spirituels véhiculés par les atmosphères des cérémonies Vodou et d’autre part l’aura mystérieuse qui accompagne la vision hallucinatoire des masques. Plus généralement, il concerne les objets de cultes.
Tout ce vécu m’a donné le sentiment d’avoir découvert un secret redoutable, d’avoir en quelque sorte pénétré l’intimité du vodou pour accéder au grand secret de la vie et de la nature de l’homme. Cette idée ne m’a plus jamais quitté. Toute ma jeunesse a été placée sous ce signe.
Si le vécu de ce secret fut douloureux et angoissant, c’est cependant sur lui que je prends appui pour étayer une quête qui va durer toute ma vie.
Dans la cosmogonie Vodou, l’arbre de la vie qui s’enracine sur la terre des hommes est renversé, les racines se trouvent dans la tête de l’homme et de la femme, dans la « mémoire archaïque du créateur » qui porte les fruits de l’imaginaire, les projets de l’humanité et leur rejeton : l’œuvre.
Les racines de l’arbre de la vie se trouvent dans la voûte céleste, au sommet de la tête, dans la fontanelle : c’est le règne de « l’imaginaire active » Pour l’initié Vodou, ce que le christianisme signe « au nom du père » n’est pas un délire hallucinatoire vécu avec intensité, mais l’esprit du créateur et de la création qui contribuent au devenir de notre humanité.
C’est ainsi que prennent forme nos projets et leur élaboration. Rêver suffit. Il est question ici de la virtualité créatrice du cycle évolutif, germe ou ferment du dynamisme universel. Transposé au quotidien « l’imaginaire active » se mue en messager qu’on n’attend pas, ce qui exige la vigilance de celui auquel le message est destiné. Alors que « le nom du fils » c’est la tête du serpent mythique, le sacré cœur du christ, le cœur de l’homme.
La croix n’est-elle pas l’entrecroisement du vertical « de l’esprit » et de l’horizontal « le corps » ? Il y a tellement de similitude entre ces deux conceptions de l’homme et de la divinité créatrice, entre le christianisme et l’animisme : croyance religieuse dans laquelle tous les êtres vivants, et même les objets, disposent d'une âme. Si à la place de l’âme nous mettrons « entité », Alors nous soumettons une correction à notre entendement. L’énergie est bien une réalité abstraite.
Tous les êtres vivants, et même les objets ne disposent-ils pas d’une énergie propre ? Le flux de l’énergie et cycle de la matière ne sont-ils pas des éléments biogènes indispensables à la constitution de la matière vivante? c’est la base du fonctionnement de l’écosystème.
Ce sont des questions que nous sommes en mesure de nous poser, afin de mener à bien l’œuvre de notre existence. Mais avant tout « Silence ! » Place au silence, à la neutralité du regard pour cheminer vers l’œuvre, pour se mettre en sa présence et essayer de percevoir et de ressentir ce qui s’y joue. Le silence est en effet nécessaire pour se tenir à distance.
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