mardi 2 février 2010

9 Une recherche du sens

La recherche de cette vérité transcendante, c’est-à-dire « la matérialisation de l’énergie vitale » : les traces du passé, du présent et celles en cours de construction ; conduit plusieurs de mes tentatives. La première démarche est une rencontre du surréalisme dans l’espérance d’une solution pour exprimer les émotions vécues. C’est ainsi que prend forme l’une de mes premières composition picturale : Chaque chose en son temps.
Dans cette peinture, par un jeu de miroir une tête bleue, tournée vers la nature s’ouvre, et laisse apparaître une lumière centrale entre les yeux. Derrière la tête bleue, un visage de chair, rouge au dessus duquel s’élève une tête qui porte sa vision au loin dans l'espace ou dans le temps.
Deux paumes de mains jaunes et vertes tentent en vain de protéger ce visage.
Enfin un personnage, une femme censée représenter la mère observe cette situation et n’intervient pas.
L’œuvre humaine dans cette peinture, c’est l’orientation du parcours du créateur qui prend la forme d’un fluide universel bleu qui coule de façon continue, une énergie qui circule dans la boite crânienne bleue dont le rythme s’accélère pour tendre vers le rayonnement jaune de l’énergie de la création.
C’est ici un itinéraire emprunté pour aller de l’obscurité vers la lumière, de la froideur de l’ignorance (bleue comme la couleur de la boite crânienne dans cette composition – (planche n°1), un bleu qui caractérise l’absence et la cristallisation de la sensibilité. Le point de départ, c’est bien de l’ignorance qu’il s’agit, et l’œuvre du vivant c’est vraiment la recherche du sens qui procède par l’observation.
Dans cette peinture, c’est une épreuve que le jeu de miroir laisse découvrir avec un caractère ouvrier, en terme d’édifice construit pierre après pierre, d’où découle le sentiment d’exister et une sensation de plénitude.
S’il existe une fonction ici c’est le sens de l’orientation, celui de la direction à prendre. Il ne s’agit pas simplement du bon vouloir des uns ou de prévisions de certitude et d’incertitude des autres. On apprend principalement à s’orienter par les sens. Le sens alors se découvre, se dévoile, il s’incarne et prend corps et s’éprouve dans la chair rouge chemin faisant, par la souffrance. Pourquoi ne pas parler de l’incarnation du sens.
L’étonnant, c’est que le sens vient d’un ailleurs qui nous échappe mais qui s’impose avec perte ou fracas, ou avec une insistance obstinée qui se caractérise par une répétition obsédante en cas de surdité et d’obstination, parfois par un éblouissement ou l’émotion enfin douce est apaisée. Avec cette expérience humaine une nouvelle manière de penser s’est imposée.


Ce qui caractérise l’élaboration de ma peinture,
c’est d’abord la recherche du sens profond de
l’œuvre humaine. Elle s’organise et prend forme
dans l’image que l’homme projette sur le monde.
C’est aussi l’univers familier de la forme, et
sa troisième dimension inspirée par la sculpture africaine.

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